Protégeons nos cerveaux !

En 2025, nous sommes 5 milliards sur les réseaux sociaux, c’est-à-dire plus de 60 % de la population mondiale. Nous y consacrons en moyenne 2 h 21 de notre temps quotidiennement. Ce temps s’ajoute aux divers autres usages que nous avons de nos appareils connectés. 

Sans nous en rendre compte, nous avons tous fait connaissance avec l’intelligence artificielle et ses apprentissages profonds, il y a plus de 10 ans, lorsque ceux-ci se sont mués en chef d’orchestre du flux d’information qui nous est proposé. Désormais, lorsque vous ouvrez Facebook, Instagram ou TikTok, les algorithmes vous servent un menu customisé à votre sauce, à tel point que vous croyez, à tort, je vous l’assure, que votre téléphone vous écoute. 

Grâce au Web 2.0, ouvrant la voie à un Internet interactif, il est indéniable que les acteurs de la tech ont gagné la bataille de l’attention face aux médias traditionnels. La bataille de l’attention se joue désormais sur le type de contenus. Les contenus les plus chargés émotionnellement gagnent la course à la viralité et trouvent leur chemin au sommet du menu quotidien qui nous est présenté. Il en résulte une information souvent biaisée, basée sur les croyances et les rumeurs, supplantant facilement les informations sérieuses. 

Nous en sommes désormais là : happés du réveil au coucher par des mécanismes de captation de l’attention par tous les moyens pour maximiser le temps de rétention. Et ce n’est pas terminé, loin de là !

Depuis octobre 2022, les IA génératives (IAG) font leur chemin dans nos vies. Capables de prouesses de plus en plus extraordinaires et entraînées spécifiquement sur les interactions humaines, elles nous invitent à partager tout de nous. Plus on leur en donne, plus elles nous en donnent. Le Graal étant notre intimité. Une IAG sachant anticiper à la perfection nos besoins pourra générer chez nous de nouvelles envies. Pour le plus grand bonheur des publicitaires, il se pourrait bien que ces prochaines années « l’économie de l’attention » se transforme en « une économie de l’intention ». 

En attendant le réveil de nos décideurs, il va bien falloir que nous conscientisions le fait que, dans le monde de demain, savoir gérer son attention deviendra aussi crucial que de savoir lire et écrire. Il n’appartient donc qu’à nous-mêmes de reprendre la maîtrise de notre attention et de protéger celle de nos enfants.