Son propre smartphone à 10 ans…vraiment ?

Aurélie Andriamialison, Cybercoach, cybercoachs.ch

Aujourd’hui, la majorité des enfants reçoivent un smartphone pour leur 10ème anniversaire. Posséder son propre téléphone se fait de plus en plus tôt comme s’il était devenu normal qu’un enfant soit aux commandes d’un outil initialement créé pour des adultes. C’est un peu comme si les parents laissaient leur enfant conduire leur voiture sans permis de conduire. Les dangers numériques sont certes moins visibles que sur la route mais tout aussi conséquents sur la santé physique et mentale des jeunes.

Parmi les enfants de 6 à 13 ans possédant leur propre smartphone, 42% ont la permission de dormir avec. Ne soyons pas dupes, les enfants n’utilisent pas leur téléphone uniquement comme réveille-matin. Leur vie numérique est en effet très active pendant la nuit, au détriment d’un sommeil réparateur pour leur croissance et leurs apprentissages. Non seulement la lumière bleue du téléphone les maintient éveillés mais la stimulation du contenu, les notifications ou la peur de rater quelque chose les empêchent de se détendre complètement. Il en résulte que pour ces enfants, les risques de stress chronique, d’insomnies, de troubles des apprentissages, de déficits d’attention, de troubles émotionnels, de motivation et d’obésité sont très élevés.

Quel parent souhaite cela pour son enfant ?

Parmi les enfants de 6 à 13 ans possédant leur propre smartphone, 42% ont la permission de dormir avec. Ne soyons pas dupes, les enfants n’utilisent pas leur téléphone uniquement comme réveille-matin. Leur vie numérique est en effet très active pendant la nuit, au détriment d’un sommeil réparateur pour leur croissance et leurs apprentissages. Non seulement la lumière bleue du téléphone les maintient éveillés mais la stimulation du contenu, les notifications ou la peur de rater quelque chose les empêchent de se détendre complètement. Il en résulte que pour ces enfants, les risques de stress chronique, d’insomnies, de troubles des apprentissages, de déficits d’attention, de troubles émotionnels, de motivation et d’obésité sont très élevés.

Est-ce de l’ignorance, de la négligence, trop de confiance ? 

Dans tous les cas, il est urgent que les parents reprennent le contrôle et posent des limites. Rappelons que le cerveau des enfants de 10 ans est encore très immature, surtout au niveau des fonctions exécutives du cortex préfrontal : la partie du cerveau impliquée dans la planification, le contrôle de soi, la flexibilité et la prise de décision. Voilà pourquoi les enfants et les adolescents ont besoin de parents qui jouent le rôle du cortex préfrontal durant plusieurs années. Il a par ailleurs été démontré qu’une utilisation excessive des écrans chez les jeunes peut justement altérer le développement de ces fonctions exécutives ce qui peut les empêcher de faire les bons choix.

Afin d’éviter que les enfants abîment leur vie trop tôt, il est essentiel que les parents assument leur autorité naturelle en 

• Osant retarder le plus possible l’achat d’un smartphone pour leur enfant sans subir la pression sociale « d’être comme tout le monde et accepté par ses pairs. »
• Paramétrant leur smartphone (temps d’écran, contrôle des applications téléchargées).
• Éteignant le téléphone 1h avant le coucher et en le laissant hors de la chambre.
• Adoptant une posture de « coach », expliquant les bénéfices pour la santé, les performances et le bien-être de l’enfant.
• Appliquant des conséquences si le contrat n’est pas respecté.

Dans ce contexte précis et à cet âge-là, ce n’est pas aux parents de faire confiance aux enfants, c’est aux enfants de faire confiance aux parents.

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Cet article du Blog figure également en dernière page du Nouvelliste  du dernier mercredi du mois (sauf exceptions) ainsi que sur la version électronique du journal