Ça serait aussi peu pertinent que d'interdire toute vie affective et échanges aux jeunes de moins de 16 ans, âge de la majorité sexuelle. Dans les deux cas, ces interdictions ne préparent pas les adolescents à adopter les comportements responsables dont ils auront besoin, ni d’éviter les risques auxquels ils peuvent faire face. Par exemple, nous reconnaissons aujourd'hui que la complexité des relations intimes nécessite une sensibilisation progressive dès le plus jeune âge et que l’interdiction, via la criminalisation des échanges intimes par des mineurs de moins de 16 ans, n’était pas une solution. Pour cette raison, le code pénal a changé en juillet 2024 afin de mieux les protéger, plutôt que de les sanctionner. Il en va de même pour l'utilisation des plateformes sociales – la prévention, l'accompagnement parental et scolaire, s'avèrent indispensables.
D’ailleurs, l'OMS souligne que "pour la majorité des adolescents, il semble y avoir des avantages pour leur bien-être social et mental dans l'engagement actif sur les réseaux sociaux." L’OMS ne recommande pas l’interdiction, mais invite plutôt les responsables politiques, les éducateurs et les prestataires de soins de santé à accorder la priorité au bien-être numérique des adolescents. Une approche qui est aussi celle de l’OCDE, qui, dans son rapport de mai 2025, statue aussi défavorablement sur une interdiction, et plaide plutôt pour une réglementation qui prend en compte les besoins des enfants et adolescents.
Plutôt qu’un interdit basé sur l’âge, voici une proposition d'encadrement responsable et progressif basée sur trois axes :
Un consentement parental basé sur la maturité : L'inscription d'un mineur de 13 à 16 ans nécessiterait l'autorisation explicite d'un parent ou représentant légal, qui évaluerait la maturité de l'enfant plutôt que de se fier uniquement à son âge chronologique.
Un accompagnement parental actif : Plus qu'une surveillance technique, il s'agirait d'instaurer un dialogue régulier entre parents et adolescents sur leurs pratiques numériques. Les parents seraient encouragés à s'intéresser aux activités en ligne de leurs enfants, à discuter des contenus rencontrés et à établir ensemble des règles d'usage adaptées à leur maturité.
Une éducation numérique formelle : En parallèle de l'accompagnement familial, le système scolaire assurerait, selon son mandat actuel, une formation progressive aux compétences numériques. Ces compétences seraient validées par des évaluations adaptées à chaque niveau.