Pour accompagner une bougie que nous souhaitions offrir à
nos voisins à l’occasion d’une fête de quartier, je me suis mis à la recherche
d’une citation de circonstance. Après quelques recherches, je suis tombé sur ce
texte inspirant : « En faisant briller notre lumière, nous offrons
aux autres la possibilité d'en faire autant. ». En m’attardant sur l’auteur
j’ai été conquis de découvrir qu’il s’agissait de Nelson Mandela, héros de la
lutte contre l’apartheid et premier président noir de l’histoire de l’Afrique
du Sud. Le texte tirait son origine de ces paroles lors du discours
d’investiture en 1994 devant 60.000 personnes. Je me suis alors hâté d’écrire
cette citation sur l’étiquette qui allait accompagner les bougies. Au moment
d’écrire le mot d’accompagnement, j’ai voulu lire l’intégralité de son
discours. Ma lecture a progressivement laissé place aux doutes. Ces propos ne
me semblaient pas cohérents avec l’image que je me faisais du personnage et
surtout, assez étranges pour un discours d’investiture historique.
Ma recherche de citation s’est transformée en quête de vérité. Est-ce que l’auteur ou le contexte de cette citation était plausible ?
J’ai premièrement évalué la crédibilité du site sur lequel
j’ai trouvé le texte, il s’agissait de la section « citation » du
plus ancien titre de la presse française encore publié aujourd’hui, le Figaro. Plutôt
crédible ! Ma recherche m’a ensuite conduit à comparer l’auteur avec d’autres
plateformes. Oui et même de nombreuses bibliothèques citaient le président
africain comme son père, de plus en plus crédible. Toutefois un résultat de
recherche a particulièrement attiré mon attention, « Marianne Williamson ».
Quel rapport avec cette citation ? En parcourant cette page, je réalise
que le texte intitulé « Notre peur la plus profonde » a été écrit par
cette femme dans un de ses livres écrits en 1992. Marianne Williamson a dit à
ce sujet : « Aussi honorée que je puisse être si le président Mandela
avait cité mes mots, en réalité il ne l'a pas fait. Je n'ai aucune idée d'où a
pu surgir cette idée, mais je suis heureuse que ce paragraphe en soit venu à
signifier autant pour tant de personnes ». J’ai donc modifié mon étiquette
pour indiquer la véritable autrice. Quel parcours du combattant pour démêler le
vrai du faux !
Cet article du Blog figure également en dernière page du Nouvelliste ainsi que sur sa version électronique du journal