Pour la plupart des adultes de plus de 30 ans, les réseaux sociaux sont très souvent synonymes de contenus creux, voir complètement vides de sens. A l’évocation de Tik Tok, je suis certaine que la plupart d’entre vous pensent à des jeunes filles qui dansent ou à des jeunes hommes qui font des blagues (l’inverse fonctionne aussi).
Aujourd’hui, la guerre en Ukraine nous permet de voir que ces réseaux sont bien plus que ça. Alors que le général de Gaulle passait par les ondes de la radio le 18 juin 1940 pour motiver le peuple et ses troupes, le président ukrainien Zelenskiy, le 25 février 2022, utilisait Instagram pour montrer à son peuple et au monde entier, que lui et ses ministres étaient là, en Ukraine, prêts à se battre pour défendre leur pays
Cette guerre, comme toutes les guerres est aussi une guerre de la communication. Les réseaux sociaux sont des armes supplémentaires que chaque camp utilise.
Alors que Vladimir Poutine, président de la fédération de Russie, décide « d’éteindre » Instagram en mars 2022, après avoir tiré la prise pour Facebook et Twitter, la Maison Blanche convoque elle, 30 influenceuses et influenceurs de TikTok afin de leurs exposer son point de vue et de faire passer ses messages sur les réseaux sociaux.
Si la radio permettait aux alliés de se parler pendant la Seconde Guerre mondiale, c’est bien les réseaux sociaux qui, aujourd’hui, permettent aux actrices et acteurs de ce conflit de communiquer. Pour combattre ou pour aider, leur popularité et leur facilité d’accès fait d’eux les véritables acteurs principaux de ce combat. Des groupes Facebook d’entraide, des reels (vidéos courtes d’Instagram) depuis les caves de Kiev, des tweets avec des messages complotistes, tout, le meilleur comme le pire, passe par ces canaux de communication.
Au vu de l’omniprésence de ces plateformes dans nos vies et de l’importance qu’elles peuvent prendre dans des guerres, par exemple, ne serait-il vraiment pas temps, que nous arrêtions de laisser nos enfants se former seuls à l’utilisation de ces dernières ou laisseriez-vous votre progéniture partir au combat sans savoir utiliser sa Kalachnikov ?
Cet article du Blog figure également en dernière page du Nouvelliste ainsi que sur sa version électronique du journal