Les réseaux sociaux ont changé beaucoup de choses. En bien ou en mal, chacun se fera son opinion. Mais, comme souvent, rien n’est tout noir ou tout blanc. Longtemps confiné au café du commerce, le débat s’est ouvert. Aujourd’hui, la place publique est souvent numérique. D’une certaine manière, ces plateformes peuvent être des catalyseurs de démocratie. Preuve en est leur interdiction ou restriction dans la plupart des pays vivant sous une dictature.
Si ces réseaux rapprochent les gens, ils permettent aussi un discours haineux sans complexe. Derrière leurs écrans, les rois du propos raciste, antisémite, misogyne et j’en passe se défoulent grâce à leur bouclier numérique. En février 2020, le rapporteur aux minorités de l’ONU Fernand de Varennes s’inquiétait de la propagation du discours haineux contre les minorités sur les plateformes sociales. Que faire? Si un cadre légal est nécessaire, son établissement prend du temps, alors que ces technologies ont une évolution galopante. Mais nous avons tous la possibilité de changer les choses.
Un «hater» (celui qui déteste) ne changera probablement pas d’avis. Inutile de se fatiguer à vouloir le convaincre. Au contraire, voyant que ses remarques agacent ou en tout cas font de l’effet, il réagira encore plus fort. Le meilleur moyen de contrer ces discours négatifs et toxiques est de répondre avec des «love storm» (des tempêtes d’amour). En effet, la société dans son ensemble n’est pas agressive. Il suffit souvent de montrer que l’on peut aussi réagir positivement, pour que les autres suivent la tendance. Vous voyez un post haineux sous un article de journal qui vous choque? Ajoutez un commentaire positif et, la plupart du temps, il sera suivi par d’autres. Dans ce cas, l’algorithme fera remonter votre publication si elle a été «liké» (aimé) et poussera le commentaire négatif dans les oubliettes.
Partout des initiatives voient le jour pour organiser ces réactions positives de la société civile: «Stop hate speech» en Suisse ou «Je suis là» en France. Sur les réseaux sociaux, comme dans la rue, ne pas agir, c’est être complice.
Alors n’hésitez plus et aux claviers, citoyens!
Cet article du Blog figure également en dernière page du Nouvelliste ainsi que sur sa version électronique du journal