Est-ce le début de la fin de l’insouciance numérique ?
Les semaines qui ont précédé la crise du coronavirus, et la paralysie globale qui en découle, ont été particulièrement riches sur les réseaux sociaux.
Il y a notamment eu les sonneurs d’alerte, qui partageaient les nouvelles de la crise chinoise et les premiers chiffres des cas de contamination et des décès, de sources officielles ou non, sur un tapis d’émotions souvent exacerbées. Il y a eu les optimistes, qui pensaient, envers et contre tout, qu’il ne s’agissait que d’une mauvaise grippe. Il y a eu les fervents de la théorie du complot, qui n’y croyaient pas car ils pensaient que la panique servait les intérêts de forces obscures. Mais il y a aussi eu les relativistes, qui tentaient de calmer les esprits, affirmant haut et fort que le virus, touchant plus grandement les personnes à risque, il ne fallait donc pas s’en inquiéter.
La crise du coronavirus, qui a suivi ces prises de position sur les réseaux sociaux, a le mérite de nous inviter à un questionnement global de notre société, mais également de notre usage des réseaux sociaux.
Depuis l’avènement des réseaux sociaux, une certaine insouciance prédomine dans nos usages. Nous avons souvent posté nos états d’âmes, nos prises de position de manière plus ou moins libre et crue. Face à certaines dérives, nous avons régulièrement attribué la faute aux réseaux sociaux eux-mêmes.
Nous apprenons aujourd’hui que nous sommes seuls responsables des contenus que nous publions. Les fausses vérités numériques, publiées avant la crise, ont été gravées dans le marbre des murs de Facebook. En minimisant la situation, elles ont parfois directement contribué à l’avancée bien réelle du virus, sur le terrain. Les partages de posts, témoignant souvent de situations catastrophiques dans les hôpitaux italiens, ont vite dépassé l’information pure pour se transformer en outils stimulant la peur et la panique.
Alors, qu’attend-on des réseaux sociaux ? Que souhaite-t-on y faire ? Et dans quels buts ? Plus que jamais, avant d’appuyer sur le bouton « publier », véritable gâchette numérique, nous allons désormais nous poser ces questions. Nous le devons !
Cet article du Blog figure également en dernière page du Nouvelliste ainsi que sur sa version électronique du journal