Cybermaman

Au commencement (année 2000), mon écran, un Nokia 3210, était utilisé pour appeler, envoyer des messages et jouer au serpent (en haut, en bas, à droite, en haut, à gauche, YES !! Attrapé !). Le téléphone portable me prenait 5% de mon temps. En 2019, c’est 5% de mon temps sans téléphone et 95% avec ! Je suis accro à mon smartphone, au secooouuurs ! Que s’est-il passé pour que j’arrive à hésiter entre passer du temps sur mon écran ou passer du temps avec mon enfant ? Internet est arrivé entre mes mains, tout simplement. 

Je suis maman de Hugo, 8 mois et je dois lui montrer le bon exemple. OK ! Facile à dire… Par où puis-je bien commencer ? 

Premièrement, je n’allume plus la télévision comme bruit de fond. L’écran capte l’attention de Hugo et son cerveau n’est pas prêt pour une telle dose d’informations. Je m’assure qu’aucun écran ne lui soit accessible, c’est son développement cérébral qui est en jeu ! Et si je m’ennuie, je vais essayer de trouver autre chose à faire plutôt que de pianoter sur mon smartphone. L’écran n’est pas la solution à l’ennui, ce serait bien qu’on le comprenne tous les deux. 

Je vais me calmer avec la publication des photographies et des vidéos de mon enfant sur les réseaux sociaux. Il a le droit à ses secrets et je dois le respecter. D’ailleurs, dans le code pénal suisse, cela s’appelle « Le droit à la vie privée ». 

Et si je regardais Hugo droit dans les yeux le plus souvent possible afin de me connecter avec lui, l’être humain présent qui a besoin d’attention ? 

Pour finir, et même si je n’en ai pas envie, je dois absolument me remettre en question concernant ma propre utilisation des écrans et sur mon temps de connexion (grrrr… cela va être difficile de changer mon comportement !). Connexion et attention ? À moi de jongler entre les deux en faisant de mon mieux. 

Pleines de bonnes résolutions, certes, faut-il encore les tenir. Certains jours j’y arrive, je suis fière, mon attention est pleinement portée sur mon fils. D’autres jours, je m’en veux, car mon cerveau préfère se connecter plutôt que de lui donner de l’affection. Je n’ai pas envie de me sentir coupable alors, petite question : Est-ce que j’ai le droit à mon temps de connexion même si mon enfant est avec moi ? Je pense que oui, si j’arrive à ne pas en abuser. 

Je suis fière d’être une maman imparfaite du 21ème siècle essayant de trouver les meilleurs moyens d’élever mon enfant à l’époque de la connexion permanente. » 

Cet article du Blog figure également en dernière page du Nouvelliste ainsi que sur sa version électronique du journal